Traduire le cancer 4
Cette rubrique reprend sous une nouvelle forme. J’ai décidé d’en faire une rubrique participative. J’ai demandé à Marie-Pierre Gérard et Laetitia Paris, traductrices médicales, de participer à la traduction de termes et phrases d’articles sur le cancer.
Voici l’article sur lequel nous allons nous appuyer aujourd’hui :
https://www.esmo.org/Oncology-News/EMA-Recommends-Approval-of-Pazenir-for-the-Treatment-of-Metastatic-Breast-Cancer-and-NSCLC
–> J’ai sélectionné trois extraits, dont le titre. Les points communs sont en gras et les différences en italique :
Premier extrait
Source | Traduction n°1 | Traduction n°2 | Traduction n°3 |
EMA1 Recommends2 Approval3 of Pazenir4 for the Treatment of Metastatic5 Breast Cancer and NSCLC6 | L’EMA recommande l’autorisation de Pazenir dans le traitement du cancer du sein et du CPNPC métastatiques | L’EMA recommande d’autoriser l’utilisation de Pazenir dans le traitement du cancer du sein métastatique et du CBNPC
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L’EMA recommande l’autorisation de mise sur le marché de Pazenir dans le traitement du cancer du sein métastatique et du CBNPC |
1. L’abbreviation « EMA» est utilisée telle quelle dans les textes français.
2. Après coup, on peut se demander si l’utilisation du verbe « recommander» n’est pas un anglicisme ici. En effet, en français, on utilise plus souvent « recommander quelque chose à quelqu’un ». Pour obtenir une forme plus idiomatique, on aurait peut-être pu utiliser « préconiser».
3. Comme il s’agit d’un titre, est-ce qu’on privilégie une forme plus courte et plus proche de la source ou une forme développée, comme dans la traduction n° 3 ?
En général, il est préférable de ne pas trop développer dans le titre et d’expliquer ce qui peut être confus dans les premières lignes du corps du texte.
4. « Pazenir» est un nom du médicament, et non de principe actif. On lui laisse donc sa majuscule et ne lui accole pas d’article.
5. Est-ce que « metastatic» concerne « breast cancer » ou « breast cancer and NSCLC » ?
La consultation de ce document de l’EMA (https://www.ema.europa.eu/en/documents/smop-initial/chmp-summary-positive-opinion-pazenir_en.pdf) sur Pazenir laisse suggérer qu’il ne concerne que « breast cancer ».
6. Ici, deux points de vue s’opposent :
– Dans MedDRA, “small cell carcinoma of the lung”= « carcinome du poumon à petites cellules», mais « carcinome du poumon non à petites cellules » n’est pas très fréquent.
– Le terme préféré par le MESH est le « carcinome pulmonaire non à petites cellules».
J’ai donc cherché les deux termes dans Google Scholar. « carcinome pulmonaire non à petites cellules » donne 160 occurrences et « carcinome bronchique non à petites cellules », 356 occurrences. Il semble donc que ce dernier soit le plus utilisé.
Conclusion
Ce premier article sur la traduction médicale comparée illustre bien les défis auxquels le traducteur médical doit faire face et les nombreuses possibilités dont il dispose. Trancher de manière rapide et pertinente requiert une mobilisation rapide de ses connaissances linguistiques et techniques, ainsi que d’excellentes capacités de discernement.
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