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Comment améliorer sa gestion du temps en deux étapes simples pour les professionnels indépendants

Comment utiliser l’auto-audit pour optimiser son temps

Bonjour chers amis traducteurs,

Dans un précédent article, nous avions vu comment anticiper les périodes de forte activité en deux étapes simples.

Cette fois-ci, rentrée oblige, je vous indique comment améliorer votre gestion du temps en deux étapes simples.

1. Faites un audit de votre temps

Faites un tableau comme celui-ci :

Bilan d’action journalier

Activités Observations
8h30-8h45    
8h45-9h    
9h-9h15    
9h15-9h30    
9h30-9h45    
9h45-10h    
10h-10h15    
10h15-10h30    
10h30-10h45    
10h45-11h    
11h-11h15    
11h15-11h30    
11h30-11h45    
11h45-12h    

Remplissez-le pendant deux semaines, puis faites un bilan pour savoir quelles tâches vous prennent trop de temps et pour repérer quelles sont les sources d’interruption et de distraction.

2. Une fois que vous aurez fait votre audit, vous pourrez reprendre ce tableau pour planifier votre journée et votre semaine en suivant quelques principes

Surestimez toujours la durée des tâches

On sous-estime souvent la durée réelle des tâches car on ne pense pas à toutes les petites étapes nécessaires pour les réaliser.

Divisez les tâches en petites étapes

Réfléchissez à la tâche à accomplir et demandez-vous ce que vous devrez faire concrètement.

Exemple : trouver un nouveau logo pour votre site

Vous pensez peut-être que cela peut être bouclé en une heure ou deux mais vous repoussez sans cesse cette tâche.

Elle peut être faite en plusieurs étapes courtes :

  1. Sélectionner trois graphistes (30 minutes)
  2. Leur envoyer une demande de devis (15 minutes)
  3. Choisir un devis et envoyer vos instructions (20 minutes)
  4. Prendre connaissance du logo proposé et demander des modifications (10 minutes)
  5. Recevoir le logo définitif et payer la facture du graphiste (10 minutes)
  6. Mettre le nouveau logo sur votre site, vos factures et vos cartes de visite (30 minutes)

Tout cela aura pris moins de deux heures et peut être réalisé en une semaine si vous faites une à deux étapes courtes par jour.

Si possible, déléguez les tâches chronophages

Combien de temps vous pourriez gagner en faisant appel à un comptable ? Bien sûr, vous le paierez, mais si vous gagnez plus d’heures qu’il n’en met pour faire ce travail, vous êtes gagnant.

Prévoyez des quarts d’heure de pause

Prévoyez-les aux moments où vous avez repéré, dans vos tableaux d’audit, que vous avez tendance à être distrait.

Vous pensez vraiment que vous allez pouvoir traduire ce texte pendant sept heures de suite, le même jour ?

Prévoyez du temps pour arroser vos plantes

Ou lire 3 pages de roman ou faire 5 minutes de gainage. Ça peut paraître idiot mais c’est l’exemple typique de ce que l’on repousse sans cesse, jusqu’à ce que les plantes meurent.

En arrosant les plantes, vous aurez un joli bureau et la satisfaction d’avoir fait vivre qqch.

Il en va de même pour les actions marketing

15 minutes par jour valent mieux que d’attendre (indéfiniment !) d’avoir 2 heures de libre. Vous pouvez vous imposer de le faire en premier avant de commencer votre projet de traduction ou en fin de matinée, avant de manger.

Ne planifiez que 60 % de votre temps

Ou prévoyez des créneaux libres pour les imprévus. Prévoir les imprévus vous permettra d’y faire face en étant moins stressé et, s’il n’y a pas d’imprévus, d’avoir plus de temps pour autre chose.

Ne reportez pas une tâche plus de deux fois

Si vous reportez une tâche plus de deux fois, considérez-la comme urgente et faites-la en priorité le lendemain matin.

Et vous, est-ce que vous avez des conseils pour gérer efficacement votre temps ?

Comment faites-vous et qu’est-ce qui marche pour vous ?

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Des imprévus dans votre projet de traduction ?

Pas de panique !

Cette semaine, j’ai traduit un document traitant des résultats financiers d’une entreprise pharmaceutique pour le premier semestre 2019.

Alors que j’arrivais à la fin de la traduction, le client m’a envoyé un message pour me dire que le document avait été remanié et qu’il allait falloir le re-traduire.

—> J’ai expliqué que j’avais déjà traduit la première version et que je devrai donc facturer les mots déjà traduits. Nous avons convenu d’un nouveau délai de livraison.

Dans ce cas, tout s’est bien passé. Le client a accepté de payer les mots déjà traduits en plus de la traduction de la nouvelle version. En peu de temps, j’ai donc réussi à traduire la nouvelle version, qui comportait une partie du contenu déjà traduit et j’ai pu livrer rapidement.

À force de rencontrer ce genre de situation, j’ai appris comment procéder au mieux, en évitant l’énervement, la frustration et la perte de temps normalement liés à ce genre de situations inattendues.

1.Prévoyez toujours une marge pour chaque projet

Si c’est un projet court, 30 minutes devraient suffire, mais si c’est un projet plus long, il peut être sage de prévoir une ou deux heures de marge pour avoir le temps de gérer les imprévus (ajouts au projet, problèmes informatiques, problèmes à la livraison).

Et si tout se passe bien, génial ! Vous aurez plus de temps pour travailler sur votre marketing, reprendre contact avec d’anciens clients ou envoyer vos factures !

2.Expliquez toujours les choses de manière à apprendre quelque chose au client

Et pas en lui hurlant dessus ou en lui écrivant des mails incendiaires. Restez pédagogue et le plus neutre possible : « Comme le projet a été retardé de votre côté et que j’ai reçu une autre offre de travail d’un client qui compte sur moi, j’ai accepté un petit projet qui va me prendre le reste de la journée. Je ne peux donc pas recommencer immédiatement à travailler sur votre projet. Toutefois, je reprendrai le travail dès demain matin pour livrer le projet jeudi à midi sans faute. »

Si le client prend du retard, vous n’avez pas à l’attendre sans rien faire en perdant l’argent des projets sur lesquels vous auriez pu travailler pendant ce temps-là.

—> Expliquez clairement et calmement votre manière de travailler montrera votre professionnalisme à vos clients et leur indiquera les limites à ne pas dépasser avec vous. Cela vous permettra d’avoir des relations de travail plus harmonieuses avec vos clients.

3.Arrêtez de travailler dès que la situation n’est pas claire

Expliquez au client que tant que vous ne recevrez pas la nouvelle version du fichier ou que tant que vous n’aurez pas obtenu d’accord sur le tarif et le délai, vous ne pouvez pas commencer ou continuer à travailler.

—> Les abus sont autant de la faute de la personne qui les pratique que de celle qui les subit. Si les limites sont claires, les clients auront tendance à les respecter.

4.Coopérez et faites des propositions pour devancer les problèmes

En d’autres termes, soyez proactifs !

Si vous savez qu’un type particulier de projets engendre souvent des imprévus, devancez les problèmes en proposant par exemple au client de valider la traduction d’une liste d’abréviations ou de termes importantes du texte.

Si vous savez qu’un client a du mal à vous payer dans les temps, au lieu de le rayer de votre liste, proposez-lui de lui envoyer un rappel une semaine avant la date du paiement.

Une fois de plus, cela montrera votre professionnalisme et votre engagement. Plus vous facilitez la vie de vos clients, plus ils penseront à vous pour le prochain projet…

5.Faites des modèles d’e-mails et ne répondez pas tout de suite aux e-mails qui vous énervent

On est tous, à un moment ou à un autre, exaspéré par le mail d’un client à qui on va devoir expliquer la même chose pour la centième fois !

—> Les clients ne sont pas des traducteurs. Donc c’est normal qu’il y ait des choses qu’ils ne savent pas. Pour les questions et les problèmes fréquents (les tarifs, les délais, etc…), enregistrez des mails types, que vous n’aurez plus qu’à copier et coller pour répondre.

Pour les mails qui vous énervent vraiment, attendez quelques instants que le plus gros de la colère passe pour envoyer une réponse plus posée. Le client a peut-être dépassé les bornes sans s’en rendre compte.

Si c’est le cas, surtout la première fois, essayez de rédiger une réponse la plus explicative et neutre possible.

—> Plus vous apprenez de choses au client, surtout en début de relation, et moins il vous embêtera avec des détails qui vous agacent. Une fois de plus, les clients nous traient de la manière dont on les laisse nous traiter…

Et vous, est-ce que vous vous êtes déjà retrouvés dans ce genre de situations avec des clients ?

Comment vous y êtes-vous pris et qu’avez-vous appris ?

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Traduire le cancer 4

Cette rubrique reprend sous une nouvelle forme. J’ai décidé d’en faire une rubrique participative. J’ai demandé à Marie-Pierre Gérard et Laetitia Paris, traductrices médicales, de participer à la traduction de termes et phrases d’articles sur le cancer.

Voici l’article sur lequel nous allons nous appuyer aujourd’hui :

https://www.esmo.org/Oncology-News/EMA-Recommends-Approval-of-Pazenir-for-the-Treatment-of-Metastatic-Breast-Cancer-and-NSCLC

–> J’ai sélectionné trois extraits, dont le titre. Les points communs sont en gras et les différences en italique :

Premier extrait

Source Traduction n°1 Traduction n°2 Traduction n°3
EMA1 Recommends2 Approval3 of Pazenir4 for the Treatment of Metastatic5 Breast Cancer and NSCLC6 L’EMA recommande l’autorisation de Pazenir dans le traitement du cancer du sein et du CPNPC métastatiques L’EMA recommande d’autoriser l’utilisation de Pazenir dans le traitement du cancer du sein métastatique et du CBNPC

 

L’EMA recommande l’autorisation de mise sur le marché de Pazenir dans le traitement du cancer du sein métastatique et du CBNPC

 

1. L’abbreviation « EMA» est utilisée telle quelle dans les textes français.

2. Après coup, on peut se demander si l’utilisation du verbe « recommander» n’est pas un anglicisme ici. En effet, en français, on utilise plus souvent « recommander quelque chose à quelqu’un ». Pour obtenir une forme plus idiomatique, on aurait peut-être pu utiliser « préconiser».

3. Comme il s’agit d’un titre, est-ce qu’on privilégie une forme plus courte et plus proche de la source ou une forme développée, comme dans la traduction n° 3 ?

En général, il est préférable de ne pas trop développer dans le titre et d’expliquer ce qui peut être confus dans les premières lignes du corps du texte.

4. « Pazenir» est un nom du médicament, et non de principe actif. On lui laisse donc sa majuscule et ne lui accole pas d’article.

5. Est-ce que « metastatic» concerne « breast cancer » ou « breast cancer and NSCLC » ?

La consultation de ce document de l’EMA (https://www.ema.europa.eu/en/documents/smop-initial/chmp-summary-positive-opinion-pazenir_en.pdf) sur Pazenir laisse suggérer qu’il ne concerne que « breast cancer ».

6. Ici, deux points de vue s’opposent :

– Dans MedDRA, “small cell carcinoma of the lung”= « carcinome du poumon à petites cellules», mais « carcinome du poumon non à petites cellules » n’est pas très fréquent.

– Le terme préféré par le MESH est le « carcinome pulmonaire non à petites cellules».

J’ai donc cherché les deux termes dans Google Scholar. « carcinome pulmonaire non à petites cellules » donne 160 occurrences et « carcinome bronchique non à petites cellules », 356 occurrences. Il semble donc que ce dernier soit le plus utilisé.

 

Conclusion

Ce premier article sur la traduction médicale comparée illustre bien les défis auxquels le traducteur médical doit faire face et les nombreuses possibilités dont il dispose. Trancher de manière rapide et pertinente requiert une mobilisation rapide de ses connaissances linguistiques et techniques, ainsi que d’excellentes capacités de discernement.

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Les questions à poser pour choisir le bon traducteur pour votre projet

Vous êtes en train de chercher un traducteur pour votre projet et vous vous posez des questions sur la marche à suivre ?

Si vous avez lu « 3 reasons why you should change your translator search strategy », vous savez déjà comment trouver un traducteur.

Si vous avez besoin d’aide en français, vous pouvez consulter la page Conseils aux acheteurs de traductions.

Mais que faire une fois que vous avez les coordonnées d’un professionnel de la traduction ?

Vous devez vous assurer que le traducteur sera à même de vous apporter les services dont vous avez besoin. Comme vous le feriez avec n’importe quel autre professionnel, posez-lui des questions !

C’est la première fois que vous demandez de l’aide à un traducteur et vous ne savez pas quoi lui demander ?

Quel que soit votre projet et le domaine de spécialité, vous devrez toujours poser les questions suivantes :

Dans quelles langues travaillez-vous ?

Cela vous évitera de demander à un traducteur de traduire dans le « mauvais » sens. Le traducteur ne peut traduire que vers sa langue maternelle. Donc, si c’est le français, il pourra traduire votre document anglais, allemand, espagnol ou autre et vous livrer un texte en français. Par contre, vous ne pourrez pas lui demander de traduire un texte français en anglais. Certains traducteurs travaillent dans les deux sens mais cela est très rare et si on vous le propose, il faut toujours demander ce qui justifie cette double compétence.

Êtes-vous spécialisé dans ce domaine ? Est-ce que vous avez déjà traduit ce type de documents ?

Cela vous permettra de tester le degré de spécialisation du traducteur et son niveau d’expérience. Plus il est précis dans sa réponse, mieux c’est ! Si vous cherchez à faire traduire une présentation traitant d’un essai clinique comparant l’efficacité et la sécurité de deux antinéoplasiques, le traducteur a intérêt à comprendre de quoi il retourne.

En tapant le nom de cette personne et « traducteur » dans votre moteur de recherche, vous tomberez sûrement sur son site ou sur son profil professionnel et vous pourrez en savoir davantage sur ses domaines de compétence et son expérience.

Quel est votre délai pour ce projet ?

Là, c’est aussi à vous d’indiquer si le projet est urgent ou non pour que le traducteur puisse vous donner une date de livraison qui se rapproche de ce que vous avez en tête. Si votre projet est urgent, il pourra peut-être décaler son ou ses projets actuels pour travailler en priorité sur le vôtre. Dans ce cas, il appliquera sûrement un tarif spécial urgence, plus élevé que son tarif normal.

Si vous avez un peu plus de temps, c’est l’idéal ! Cela lui permettra de finir son projet actuel, avant de commencer à travailler sur le vôtre.

Quel est votre tarif ?

Vous pouvez déjà, en amont, lui dire quel est votre budget pour ce projet. Si cette traduction vous permet de vendre vos produits à l’ensemble des pays francophones ou de communiquer avec plusieurs nouveaux pays, elle aura une forte valeur ajoutée et représentera un investissement rentable pour votre entreprise. Cela doit se refléter dans le coût du projet de traduction. De plus, si votre budget rémunère bien le traducteur, il se sentira valorisé et en fera sûrement plus pour vous que pour d’autres clients. Si vous choisissez bien votre traducteur, que vous lui posez les bonnes questions et que vous communiquez bien avec lui, vous n’avez pas à craindre pour le résultat final.

Si vous avez quand même des doutes, posez-lui la question suivante :

Prévoyez-vous une étape post-traduction ?

Normalement, elle est prévue dans le projet. Elle permet au client, une fois la traduction livrée, de relire et d’apporter de petites modifications pour adapter encore davantage la traduction à ses besoins.

Le client renvoie ensuite la traduction au traducteur pour qu’il vérifie les changements et peaufine les derniers détails. Cela lui permet aussi de prendre note des préférences du client pour les futurs projets.

Avant de vous envoyer un devis, c’est au traducteur de vous poser des questions :

– Qui lira le document traduit ?

– Sera-t-il publié ou utilisé en interne dans l’entreprise ?

– La traduction sera-t-elle juste utilisée à titre informatif ?

– Sous quel format la traduction doit-elle être livrée ?

– Avez-vous besoin d’une mise en page spécifique ?

Une fois qu’il aura bien cerné vos besoins, le traducteur pourra vous soumettre son devis.

J’espère que cet article vous permet d’y voir plus clair et vous aidera dans vos projets de traduction. Si vous avez d’autres questions sur les projets de traduction ou d’autres sujets, n’hésitez pas à me joindre à aureliegobet@medpharmatraduction.com

Au plaisir d’échanger avec vous !

L’anglais médical n’est jamais à court d’abréviations

Au cours de la traduction d’une présentation sur un anticoagulant oral direct, j’ai été confrontée à de nombreuses abréviations. L’anglais médical en regorge et elles représentent un véritable défi pour le traducteur.

       1. Connaître le domaine

Prenez l’abréviation anglaise « CVA » par exemple. Elle a trois significations différentes : « cardiovascular accident », « cerebrovascular accident » et « costovertebral angle ». Alors comment faire ?

  • Lire tout le texte source vous donnera une bonne idée du domaine et l’abréviation sera généralement expliquée dans sa forme entière en début de texte.
  • Trouver quel est le sujet du texte, puis chercher des textes similaires dans la langue cible pour trouver le terme cible et son abréviation.

L’article Problems of the English Abbreviations in Medical Translation[1] traite de ce sujet en précisant qu’il est crucial de repérer à quelle branche de la médecine l’abréviation appartient pour pouvoir la déchiffrer et éviter de la confondre avec une autre.  

            2. Translate or not translate?

  • Si vous hésitez entre plusieurs abréviations ou, entre conserver l’abréviation source en anglais et la traduire, faites une recherche de l’abréviation cible sur Google Scholar pour voir si elle est généralement non traduite (donc, conservée en anglais dans mon cas) ou s’il existe des traductions françaises de l’abréviation.

       3. Cas pratiques

Voici quelques exemples assortis de conseils pour réussir à relever ce défi.

Abréviations dont la traduction nécessite quelques recherches

NOAC novel oral anticoagulant = AOD anticoagulant oral direct

Les nouveaux anticoagulants oraux (NACO) sont apparus sur le marché français en 2008. Ils n’ont donc plus grand-chose de nouveau ! Une autre appellation faisant référence à une caractéristique pérenne, leur mode d’action, a donc vu le jour : anticoagulants oraux directs.

Les anticoagulants oraux directs (AOD) inhibent de façon spécifique et directe (en opposition aux AVK qui exercent une inhibition « indirecte » des facteurs vitamine-K dépendants) les facteurs de la coagulation activés qui sont soit la thrombine (facteur IIa) (seul représentant de la classe : dabigatran), soit le facteur de Stuart activé (facteur Xa (-xabans))[2].  

CABG coronary artery bypass grafting = PAC pontage aorto-coronarien

« Le pontage cardiaque, également dénommé PAC (pontage aorto-coronarien) est une intervention chirurgicale avec greffon au cours de laquelle une artère ou une veine est prélevée sur une jambe, fixée à l’aorte, et utilisée pour créer un nouveau passage vers le cœur, en contournant l’obstruction présente dans la section malade de l’artère. »[3]  

DAPT dual antiplatelet therapy = DTAP double traitement anti-plaquettaire

Dans ce cas, l’abréviation retrouvée dans la littérature médicale française reste non traduite : DAPT (dual antiplatelet therapy), même quand la forme complète est traduite par « double traitement anti-plaquettaire »[4]. Toutefois, la présentation que j’ai traduite contenait une liste des abréviations et de leur signification. On peut donc se permettre d’utiliser l’abréviation française DTAP, qui est proche de l’abréviation du texte source et qui sera expliquée dans la liste des abréviations.  

Abréviations fréquentes dont la traduction ne pose pas de difficultés

VTE venous thromboembolism = TEV thromboembolie veineuse

PE pulmonary embolism = EP embolie pulmonaire

LVEF left ventricular ejection fraction = FEVG fraction d’éjection ventriculaire gauche

VKA vitamin K antagonists = AVK antivitamine K

ACS acute coronary syndrome = SCA syndrome coronarien aigu

PCI percutaneous coronary intervention = ICP intervention coronaire percutanée  

 

Et vous, dans quels domaines de la traduction médicale et dans quels types de documents médicaux avez-vous rencontré beaucoup d’abréviations ? Comment avez-vous fait pour les déchiffrer et les traduire ? N’hésitez pas à proposer vos conseils et à poser des questions. Elles sont toujours les bienvenues !

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[1] Problems of the English abbreviations in medical translation; Olga D. Kuzmina, Anna D. Fominykh, Natalia A. Abrosimova. Procedia – Social and Behavioral Sciences 199 (2015) 548 – 554.

[2] https://pharmacomedicale.org/medicaments/par-specialites/item/anticoagulants-oraux-directs-aods. Consulté le 20/12/2018.

[3] https://www.chuv.ch/fr/chuv-home/patients-et-familles/specialites-medicales/atlas-medical-thematique/coeur-et-vaisseaux/pac-pontage-aorto-coronarien-pontage-cardiaque/. Consulté le 20/12/2018.

[4] https://sfcardio.fr/sites/default/files/pictures/Recos/double_antiagregation_sca_st.pdf

Soirée grand-public de l’AAUL et du Comité de l’Ain de la Ligue contre le cancer – 15/11/18 Lyon

Le 15 novembre 2018 a eu lieu, sur le campus Rockefeller de l’Université de médecine de Lyon 1, la « Soirée grand-public de l’AAUL et du Comité de l’Ain de la Ligue contre le cancer ». La soirée a débuté par cette phrase d’introduction : « Les tumeurs ont une personnalité propre dans leur génome. ».  

Évolution de la recherche en cancérologie : vers les thérapies ciblées et la médecine personnalisée

Le Pr Gilles Freyer, Chef du service d’oncologie médicale du Centre Hospitalier Lyon Sud, a ensuite commencé sa présentation intitulée « Évolution de la recherche en cancérologie : vers les thérapies ciblée et la médecine personnalisée ».

 

Ci-dessous, vous trouverez des concepts évoqués lors de cette soirée, agrémentés de quelques explications.  

courbe de Collins

« Cette première cellule cancéreuse se divise dans l’année qui suit sa naissance quatre fois pour la majorité des cas. Cela veut dire qu’à la fin de la première année de son évolution, la masse est de 16 cellules, 256 à la fin de la deuxième année et ainsi de suite. Suivons la croissance du cancer au cours des années, en notant quatre chiffres dont nous verrons l’importance. Quand on reporte ces chiffres sur un graphique, on obtient la courbe dite “courbe de COLLINS” (du nom du chercheur Etatsunien qui constata en 1956 que l’accroissement du cancer s’effectuait suivant cette progression), qui traduit la dynamique de croissance du cancer. »

Source : http://www.prevention-cancer.net/site/wp-content/uploads/2015/03/Brochure-Lacaze-Meuriot.pdf. Consulté le 19/11/2018

 

prévalence

« fréquence des cas d’une maladie dans une population donnée, sans distinction entre les cas nouveaux et les cas anciens »

Source : Dictionnaire des difficultés du français médical, Serge Quérin, Maloine, 2006

Gilles Freyer indique que la prévalence des cancers augmente mais que de moins en moins de patients décèdent prématurément (avant 65 ans) à cause de leur maladie cancéreuse, ce qui signifie que les traitements arrivent de mieux en mieux à allonger la durée de vie des patients.

 

APC vaccination

Ou « antigen présenting cell vaccination ». Il s’agit d’un procédé d’immunothérapie consistant à administrer un vaccin contenant des cellules présentatrices de l’antigène.  « Cellules présentatrices de l’antigène : groupe hétérogène de cellules immunocompétentes qui induisent l’immuno-réaction cellulaire en traitant et en présentant des antigènes au récepteur des cellules T. Les cellules de présentation de l’antigène traditionnelles incluent des macrophages, des cellules dendritiques, des cellules de Langerhans et des lymphocytes B. Des cellules dendritiques folliculaires (cellule folliculaire dendritique) sont également considérées comme des cellules de présentation de l’antigène par quelques auteurs. »

Source : http://www.chu-rouen.fr/page/cellules-presentatrices-d-antigene. Consulté le 19/11/2018

 

Recherche de l’existence de récepteurs à dépendances dans les leucémies aiguës de l’enfant ; développement de thérapies personnalisées

La deuxième partie de la soirée était consacrée à la présentation du Dr Carine Halfon-Domenech, MCU-PH Université Lyon 1, Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon (CRCL) et Institut d’Hématologie et Oncologie Pédiatrique (IHOP), intitulée « Recherche de l’existence de récepteurs à dépendances dans les leucémies aiguës de l’enfant ; développement de thérapies personnalisées ».

myélogramme

Définition : « résultat de l’examen au microscope des cellules d’un échantillon de moelle osseuse généralement obtenu par ponction au niveau du sternum ou du bassin. On parle aussi de médullogramme. »

Source : https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/M/myelogramme. Consulté le 19/11/2018

 

guérir avec moins de toxicités

Le Dr Halfon-Domenech a expliqué que, même si la survie à 5 ans et à 10 ans des patients pédiatriques atteints de leucémies aiguës lymphoïdes était bonne, il était nécessaire de continuer la recherche pour guérir encore plus d’enfants et les guérir mieux, avec moins de toxicités. Dans ce contexte, « toxicité » a le sens suivant : « ensemble des effets indésirables liés à l’administration d’un traitement. La toxicité est graduée sur une échelle de 0 à 4. ».

Source : https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/T/toxicite. Consulté le 19/11/2018

 

récepteur à dépendance

L’équipe de Patrick Mehlen, dont Carine Halfon-Domenech fait partie, a mis au point le concept des récepteurs à dépendance. « Ces récepteurs possèdent en effet la propriété de ne pas être inactifs en absence de ligand, mais au contraire, d’induire un processus actif d’apoptose. Une vingtaine de récepteurs à dépendance est connu à ce jour et nous avons fait l’hypothèse que cette activité de récepteur à dépendance est cruciale tant pour le développement embryonnaire que pour la régulation de la tumorigenèse. »

Source : http://www.crcl.fr/100-Recepteurs-a-dependance,-cancer-et-developpement.crcl.aspx?language=fr-FR. Consulté le 19/11/2018

Cette conférence a été riche en enseignements, reprenant à la fois les concepts de base du cancer et des aspects plus pointus, notamment sur l’immunothérapie. Les résultats positifs des traitements anti-cancéreux, présentés par le Pr Freyer, et le travail du Dr Halfon-Domenech sur les leucémies de l’enfant sont porteurs d’un grand espoir.

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Vous êtes débordés ? Essayez le « tri sélectif »

Bonjour chers amis traducteurs,

Vous avez repris le travail depuis quelques mois et vous courez déjà dans tous les sens pour réussir à tout boucler ? J’étais dans le même cas. Pour anticiper les périodes de forte activité en deux étapes simples, faites un tri sélectif de vos clients.

  • Dressez la liste de tous vos clients en les notant selon plusieurs critères, comme le type de projets qu’ils vous envoient, la fréquence à laquelle ils vous envoient des projets, la qualité de la relation de travail et le tarif.

 

  • Sélectionnez vos 3 clients préférés et envoyez-leur le message suivant :

« Je vous écris pour vous faire part de ma disponibilité. Pour avoir une meilleure organisation et une meilleure efficacité, j’ai décidé de privilégier les partenaires avec lesquels je préfère travailler. Nous sommes rentrés en contact en décembre dernier/il y a deux ans et avons décidé de travailler ensemble. J’aimerais privilégier vos offres car les conditions sur lesquelles nous nous sommes mis d’accord me permettent de travailler de manière idéale. Veuillez donc garder à l’esprit que quand vous m’enverrez des demandes de traduction et de révision, je les ferai passer en priorité. Bien sûr, il pourra arriver que je ne sois pas disponible si je travaille sur d’autres projets mais je ferai toujours de mon mieux pour vous proposer un délai rapide et vous livrer des travaux de qualité. Si vous recevez des demandes de la part de vos clients, n’hésitez pas à me contacter pour que je puisse vous indiquer si je peux vous aider. »

Résultat : je l’ai fait il y a quelques mois et ils ont tous répondu rapidement en me remerciant d’avoir envoyé ce message. Le lendemain, l’un d’entre eux m’a envoyé un projet de 2700 mots de l’allemand vers le français. Quel bonheur ! Si vous avez des clients préférés, dites-leur tout le bien que vous pensez d’eux. Qui sait ? Cela pourrait être le début d’une collaboration longue et fructueuse.

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Traduire le cancer 3

Voici le troisième article de la rubrique « Traduire le cancer » ! Cette rubrique a pour vocation de traduire des concepts issus d’articles traitant du sujet du cancer, sous-domaine dans lequel je me spécialise au fur et à mesure de mes différents projets et de mes formations.

Malgré l’existence et l’utilisation de plusieurs marqueurs prédictifs du mélanome, cela fait plusieurs décennies que l’incidence mondiale et les taux de mortalité augmentent. Il est donc essentiel de trouver de nouveaux marqueurs prédictifs du mélanome. Cette étude a pour ambition de repérer de nouveaux biomarqueurs pronostiques afin de mieux reconnaître les cas de mélanome à haut risque et de pouvoir mettre au point de nouvelles cibles pour le traitement.

Voici le lien vers l’article concerné : http://www.jcancer.org/v09p3078.htm Sikora M, Rudnicka L, Borkowska B, Kardynał A, Słowińska M, Rakowska A, Warszawik-Hendzel O, Wiergowska A, Ługowska I, Rutkowski P, Dębniak T, Lubiński J, Olszewska M. Genetic polymorphisms may influence the vertical growth rate of melanoma. J Cancer 2018; 9(17):3078-3083. doi:10.7150/jca.26404.   « Genetic polymorphisms may influence the vertical growth rate of melanoma Background: Identification of new predictive markers in melanoma is of great clinical importance. This study was aimed to analyze association between selected common variants in the cancer susceptibility genes and melanoma progression at the time of diagnosis. »  

  • vertical growth rate

L’adjectif « vertical » concerne t-il « growth » ou « rate » ? L’article suivant de Jean-Christophe Fricain, Matthieu Meyer, Sylvain Catros et Thomas Jouary https://www.jomos.org/articles/mbcb/pdf/2010/03/mbcb100022.pdf nous donne une explication : « Le MMB, comme le mélanome cutané, évolue en deux phases : une phase de croissance horizontale (mélanome in situ) puis une phase de croissance verticale (mélanome invasif). » Je traduis donc « vertical growth rate » par « taux de croissance verticale ».  

  • identification

Je considère ce terme comme un faux-ami. La définition française d’« identifier » étant la suivante : « action d’identifier, d’assimiler une personne ou une chose à une autre ». Or, le sens du terme anglais « identification » dans ce contexte se rapproche plus de « trouver », « repérer » ou « détecter ». Voici ma proposition de traduction pour le titre et le paragraphe « background » : « Les polymorphismes génétiques peuvent influer sur le taux de croissance vertical du mélanome Contexte : sur le plan clinique, il est extrêmement important de trouver de nouveaux marqueurs prédictifs du mélanome. L’objectif de cette étude était d’analyser les liens entre certains variants des gènes de susceptibilité au cancer et la progression du mélanome au moment du diagnostic. »  

  • melanoma staging

Pour traduire ce terme, il faut déjà connaître la différence entre grade et stade. La société canadienne du cancer propose l’explication suivante :

  • « Le grade du cancer se fonde sur l’apparence des cellules cancéreuses. […]Plus ce numéro est élevé, plus l’apparence des cellules cancéreuses est différente de celle de cellules saines et plus leur croissance est rapide. »
  • « Le stade du cancer permet aux médecins de savoir quelle quantité de cancer il y a dans le corps, où il se trouve et à quel point il s’est propagé. […] Le cancer peut se propager à l’intérieur de l’organe dans lequel il a pris naissance, aux ganglions lymphatiques avoisinants ou à des sièges éloignés. […] Plus le numéro du stade est élevé, plus la taille de la tumeur ou l’étendue de sa propagation est grande. »

Dans notre cas, il s’agit donc bien du stade. Dans son Dictionnaire des difficultés du français médical, Serge Quérin (Maloine, 2006) propose stadage, stadation et stadification. C’est ce dernier terme, stadification, qui semble le plus employé dans la littérature médicale. Je traduis donc par « stadification du mélanome ».  

  • Clark level

Ce terme se traduit en français par « niveau de Clark ». Le site www.arcagy.org donne l’explication suivante : « Le niveau d’invasion est basé sur le concept de franchissement de barrières anatomiques. Cette classification permet de définir 5 stades, dénommés Clark avec un chiffre allant de I à V. »  

  • Nucleotide excision repair system

J’ai trouvé la traduction de ce terme grâce à un document du site de l’Université Lyon I : « système de réparation par excision de nucléotides » « Plusieurs systèmes de réparation existent dans nos cellules. Les plus importants (qui éliminent la majorité des lésions) font appel à la réparation par excision de la lésion. Il s’agit du système de réparation par excision de base ou BER, qui va réparer des lésions de bases mineures, et du système de réparation par excision de nucléotides ou NER qui excise et répare des lésions plus importantes entraînant des distorsions dans la molécule d’ADN. » Source : https://lyon-sud.univ-lyon1.fr/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHIER=1320397715039  

  • Breslow thickness

« Alexander Breslow était un anatomopathologiste américain né en 1928 et décédé le 20 juillet 1980. Il est à l’origine de l’indice de Breslow qui est une mesure de l’épaisseur du mélanome qui permet de mieux en connaitre le pronostic de ce cancer. » Source : http://fracademic.com/dic.nsf/frwiki/76773   Les termes « Breslow thickness » et « Breslow depth » sont utilisés dans l’article. En français, il semble également y avoir plusieurs formes : – indice de Breslow – épaisseur de Breslowépaisseur selon Breslowépaisseur tumorale (suivie de « Breslow < 1 mm » par exemple)  

  • Fitzpatrick skin phototype

En 1975, Thomas B. Fitzpatrick a mis au point le concept de phototypes selon la couleur de la peau et les réponses (brûlure et bronzage) à l’exposition au soleil. Dans la littérature médicale française, ce terme est utilisé ainsi : – phototype selon Fitzpatrickphototype clair (Fitzpatrick I/II)   Voici la traduction de la phrase dans laquelle ce terme est utilisé : « Since XPD gene plays an important role in the removal of UV-light-induced DNA damage we investigated correlations between XPD D312N polymorphisms and Fitzpatrick skin phototype, melanoma location (sun-exposed areas vs sun-hidden locations), number of melanocytic nevi or sunburns in anamnesis. » Comme le gène XPD joue un rôle important dans le retrait des lésions de l’ADN provoquées par les rayons UV, nous avons recherché des corrélations entre les polymorphismes XPD D312N et le phototype selon Fitzpatrick, l’emplacement du mélanome (zones exposées au soleil ou emplacements non exposés au soleil) et le nombre de nævus mélanocytaires ou de coups de soleil dans l’anamnèse.   Trouvez-vous ces remarques pertinentes en tant que traducteur ou linguiste ? Êtes-vous intéressés par la traduction des documents relatifs au cancer ? Votre entreprise a-t-elle besoin de tels services ? Merci de votre intérêt et rendez-vous d’ici peu pour le quatrième volet de Traduire le cancer par MedPharmaTranslator.

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Traduire le cancer 2

Il s’agit du deuxième article de la rubrique « Traduire le cancer ». Cette rubrique a pour vocation de traduire des concepts issus d’articles traitant du sujet du cancer, sous-domaine dans lequel je me spécialise au fur et à mesure de mes différents projets et de mes formations.

Environ 40 % des cancers sont dus à des facteurs de risque modifiables : le tabagisme, la consommation d’alcool, l’alimentation et certaines infections. Cet article fait état du nombre de cas de cancers et de décès liés à des cancers associés à des facteurs de risque modifiables aux États-Unis.

Voici le lien vers l’article concerné : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.3322/caac.21440  

  • proportion

« Proportion and Number of Cancer Cases and Deaths Attributable to Potentially Modifiable Risk Factors in the United States » Que désigne réellement le terme anglais « proportion » dans cet article ? Si on lit le reste de l’article, on constate qu’il s’agit en fait de pourcentage. La phrase suivante ne laisse aucun doute : « For example, previous studies reported larger proportions of HCV-associated liver cancer in women (26%-28%) than in men (18%-19%), whereas we found the reverse (28% in men vs 12% in women), consistent with higher HCV infection prevalence in men. » On voit bien qu’il s’agit de pourcentages, je choisis donc de ne pas utiliser le terme français « proportion », qui ne correspondrait pas du tout à ce qu’un auteur français aurait écrit dans ce cas. Voici ma proposition de traduction pour ce titre : Le cancer aux États-Unis : pourcentage et nombre de cas associés à des facteurs de risque potentiellement modifiables Dans les traductions françaises, on voir encore trop souvent le terme anglais « proportion » traduit par le terme français « proportion » même quand cela est évident qu’il s’agit d’un pourcentage.  

  • cigarette smoking

Comme indiqué dans la phrase ci-dessous, l’article ne traite pas de tous les produits du tabac (cigarettes, narguilés, cigares) mais uniquement des cigarettes. Toutefois, en français, il n’existe pas de traduction littérale de « cigarette smoking ». On retiendra donc le terme « consommation de cigarettes ». Par contre « cigarette smokers » peut se traduire par « fumeurs de cigarettes ».  

  • secondhand smoke

Le Merriam-Webster donne la définition suivante de « secondhand smoke » : « tobacco smoke that is exhaled by smokers or is given off by burning tobacco and is inhaled by persons nearby ». Même si cette notion est traduite en français suisse par « fumée passive » et en français canadien par « fumée secondaire », dans ce contexte, on ne désigne pas la fumée en tant que telle en français de France. On parle plutôt des personnes qui inhalent cette fumée, les « fumeurs passifs » et du fait d’inhaler la fumée des autres, le « tabagisme passif ».  

  • cancer occurrence

Le Merriam-Webster donne la définition suivante d’« occurrence » : « something that occurs ». Voyons la définition du terme français « occurrence » dans l’atilf : 1 « Événement, circonstance qui se présente fortuitement. » 2 « Apparition d’une unité linguistique dans le discours; p. méton., cette même unité. » Ces deux termes sont donc des faux-amis. En français, on pourra parler de « survenue » ou d’« apparition ». Appliquons cela à la traduction de la phrase suivante : « Furthermore, in general, we used the most recent exposure data rather than historical data; because, for most risk factors, the latency from exposure to cancer occurrence is not well defined. » En outre, de manière générale, nous avons utilisé les données d’exposition les plus récentes au lieu des données historiques car, dans la plupart des cas, le délai entre l’exposition aux facteurs de risque et l’apparition du cancer n’est pas bien défini.  

  • esophageal squamous cell carcinoma

Ce terme peut avoir plusieurs traductions. J’ai retenu « carcinome épidermoïde de l’œsophage ». Voici l’article du Dictionnaire médical de l’Académie de Médecine concernant le terme « carcinome épidermoïde » : « carcinome épidermoïde l.m [F2, P1, O3, M2, K1)] squamous cell carcinoma, epidermoid carcinoma Cancer développé  aux dépens d’un épithélium malpighien. Cette forme correspondant à la quasi-totalité des cancers de la sphère ORL (lèvres, bouchegorgelarynx, tiers supérieur de l’œsophage); aux cancers de l’exocol de l’utérus, à la majorité des cancers de la vessie, à la majorité des carcinomes bronchiques et aux carcinomes spinocellulaires de la peau. → cancer épidermoïde Étym. gr. karkinos: crabe; ôma : tumeur Syn. cancer épidermoïde, cancer malpighien, cancer pavimenteux, carcinome malphighien, carcinome pavi­menteux stratifié, carcinome squameux, carcinome spinocellulaire »  

  • lifetime abstainers

« The number of alcoholic drinks per day was calculated for current drinkers only; former drinkers and lifetime abstainers were combined for this analysis and were considered to have consumed 0 drinks per day in the year before the survey. » Les « lifetime abstainers » sont les personnes qui n’ont jamais bu d’alcool. Dans ce contexte, le terme « buveurs » pourrait sembler péjoratif. J’opterais donc plutôt pour un terme plus neutre, déjà utilisé pour le tabac : « consommateurs ». Je propose les deux possibilités suivantes :

1. « On a comptabilisé le nombre de boissons alcoolisées consommées quotidiennement par les consommateurs actuels uniquement. Pour cette analyse, on a considéré que les anciens consommateurs et les non-consommateurs avaient bu 0 boisson alcoolisée l’année précédant l’étude. »  

2. « On a comptabilisé le nombre de boissons alcoolisées consommées quotidiennement par les consommateurs actuels uniquement. Pour cette analyse, on a considéré que les personnes ayant arrêté de consommer de l’alcool et n’en ayant jamais consommé avaient bu 0 boisson alcoolisée l’année précédant l’étude. » 

  • physical inactivity

Il s’agit de l’un des facteurs de risque du cancer, en particulier du cancer du sein. La traduction littérale existe mais est peu utilisée. Il convient de privilégier « sédentarité », largement utilisé dans la littérature médicale, ou « manque d’activité physique », que l’on rencontre également mais qui semble moins bien refléter le sens du terme anglais.   Trouvez-vous ces remarques pertinentes en tant que traducteur ou linguiste ? Êtes-vous intéressés par la traduction des documents relatifs au cancer ? Votre entreprise a-t-elle besoin de tels services ?   Merci de votre intérêt et rendez-vous d’ici peu pour le troisième volet de Traduire le cancer par MedPharmaTranslator.

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Traduire le cancer 1

Traduire le cancer par MedPharmaTranslator

 

Il s’agit du premier article de la rubrique « Traduire le cancer ». Cette rubrique a pour vocation de traduire des concepts issus d’articles traitant du sujet du cancer, sous-domaine dans lequel je me spécialise au fur et à mesure de mes différents projets et de mes formations.

Nous allons nous intéresser à une découverte très prometteuse dans le traitement des tumeurs cérébrales : l’utilisation d’un réovirus permettant de stimuler le système immunitaire pour qu’il s’attaque lui-même aux cellules cancéreuses et les tue.

Voici le lien vers l’article concerné : http://snip.ly/fv305#https://medicalxpress.com/news/2018-01-virus-brain-tumours-boosting-immune.html  

  • boost

« Virus could treat brain tumours by boosting immune system »

Dans le cas de l’anglais « to boost », ne cédons pas à la tentation d’utiliser le français « booster », qui induirait un niveau de langue trop familier. On le rencontre souvent dans des publicités pour des compléments alimentaires, qui promettent de « booster » notre immunité.

 

Ma proposition est la suivante pour ce titre :

« Un virus permettrait de traiter les tumeurs cérébrales en stimulant le système immunitaire »

La traduction de titres est un exercice à part entière. En français, il est souvent préférable de faire court et d’utiliser des substantifs. Dans ce cas, nous faisons une entorse à ces recommandations générales en utilisant une phrase complète. En effet, la structure et la quantité d’informations du titre source ne nous laissent guère d’autre possibilité.

On utilise donc le verbe « stimuler », qui est très fréquemment employé en collocation avec « système immunitaire ».

 

  • naturally occurring virus

Pour une fois, le français sera plus simple que l’anglais. Dans la littérature scientifique en ligne, on retrouve de nombreuses occurrences de « virus naturel ». En anglais, on retrouve aussi des occurrences de « natural virus ».

 

  • reovirus

En français, seule l’orthographe change : « réovirus ». L’Encyclopédie Universalis nous donne la définition suivante : « En biologie, type de virus d’origine respiratoire et intestinale, très répandu chez l’homme ». Cela explique donc pourquoi les effets indésirables constatés chez les patients prenant ce traitement sont semblables à des symptômes de grippe.

 

  • switch-on

On retrouve ce verbe dans deux phrases :

– « They also found that the virus was able to ‘switch-on’ the body’s own defence systems to attack the cancer. »

– « When compared with the control samples, the tissue taken from the people who had received the reovirus had higher levels of interferons, proteins that ‘switch-on’ the body’s immune system. »

Dans ce cas, il ne s’agit pas de stimuler le système immunitaire mais de commencer à le faire fonctionner. Ce changement d’état justifie l’utilisation de verbes comme « déclencher » ou « activer », dont le sens se différencie de « stimuler ».

 

Voici la traduction que je propose pour ces deux phrases :

Ils ont également découvert que le virus avait la capacité de déclencher les systèmes de défense de l’organisme pour qu’ils attaquent le cancer.

Par rapport aux échantillons témoins, ceux que l’on a prélevés chez les personnes ayant reçu le réovirus présentaient un taux plus élevé d’interférons, des protéines qui activent le système immunitaire de l’organisme.

 

  • spread

On retrouve ce verbe dans la phrase « They had cancers that had either spread to the brain from other parts of the body […].

Dans ce cas, on peut utiliser deux démarches différentes :

  • On peut rester proche du texte en écrivant : « Ils présentaient des cancers qui s’étaient propagés au cerveau à partir d’autres parties du corps ou […]. ».

  • On peut aussi adopter une démarche plus pragmatique et parler directement de « métastases cérébrales ». En effet, un cancer se propage d’une partie du corps vers les autres en formant des métastases. Cela donnerait donc la traduction suivante : « Ils présentaient des métastases cérébrales de cancers apparus dans d’autres parties du corps ou […]. ».

On gagne ainsi en concision et le sens de la phrase est plus concret puisque l’on parle de métastases cérébrales et pas de propagation, qui est un concept plus abstrait.

 

Trouvez-vous ces remarques pertinentes en tant que traducteur ou linguiste ? Êtes-vous intéressés par la traduction des documents relatifs au cancer ? Votre entreprise a-t-elle besoin de tels services ?

 

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